A l'époque de l'explosion des Fake News et des conflits d'intérêts systémiques, il devient de plus en plus difficile de se forger un avis "scientifique" sur les très nombreux débats actuels, que ce soit sur la gestion de la pandémie (masques, tests, médicaments, vaccins,...), sur la ré-autorisation récente des néonicotinoïdes au mépris de la préservation de nos abeilles, et sans doute sur plein d'autres thèmes controversés.
Le nombre d'études "scientifiques" sur ces sujets sensibles étant tellement nombreux (et souvent contradictoires) que chaque personne peut, en toute bonne foi, choisir les résultats qui confortent sa propre vision du monde.
Alors essayons le limiter nos invectives envers les personnes qui ne pensent pas comme nous. Car très souvent l'histoire retiendra qu'au mieux elles se trompaient en étant tout à fait de bonne foi, et au pire que c'était peut-être bien elles qui avaient raison.
Dans tous les cas ces polémiques me semblent tout à fait contre-productives en montant les personnes les unes contre les autres, alors que nous avons besoin au contraire en ce moment, plus que jamais, de coopération.
Sans que ce soit directement lié, «Libération» a diffusé le 16 février 2021 le documentaire d’Arte «La Fabrique de l’ignorance», la science à l’épreuve de la triche industrielle, sur les stratégies de création du doute employées par certains industriels pour cacher la vérité sur les effets de leurs produits.
Comment le déni scientifique prend corps ?
«Plus les industries empêchent l’émergence d’un consensus scientifique, plus il leur est facile de lutter contre les poursuites judiciaires et contre la réglementation» : en une phrase, le médecin américain Stanton Glantz pose l’enjeu du documentaire la Fabrique de l’ignorance, diffusé sur Arte le 23 février, et que Libération rend disponible en avant-première sur son site à partir de ce mardi. Ses auteurs, Franck Cuvelier et Pascal Vasselin, y décortiquent méthodiquement les stratégies des industriels pour maintenir de manière artificielle le doute et l’ignorance dans leurs secteurs.
«Ils utilisent la méthode scientifique contre la science».
Toute ressemblance avec les débats "scientifiques" de l'actualité est purement fortuite
Analyse en temps réel des comptes twitter des défenseurs-euses du dérèglement climatique (en bleu) et des climato-sceptiques (en rouge)