Joanna Macy nous raconte l'ancienne prophétie des guerriers Shambhala et j'adore cette histoire 😍. Faites-vous partie vous aussi de ces guerrier.e.s dont les seules armes sont la compassion et la compréhension de l'interdépendance radicale de tous les phénomènes ?
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Et Choegyal Rinpoché m'a dit que c'est maintenant le temps où un grand courage est exigé des guerriers de Shambhala. Courage moral et courage physique, car ils vont aller au cœur même du pouvoir barbare, dans les fosses, les poches et les citadelles où sont conservées les armes, pour les démanteler. Pour démanteler les armes, dans tous les sens du terme, ils doivent aller dans les couloirs du pouvoir où se prennent les décisions.
Le temps est donc venu pour les guerriers Shambhala de s'entraîner. Vous pouvez donc imaginer que lorsqu'il a dit cela, j'ai demandé : "Comment s'entraînent-ils ?" Ils s'entraînent, dit-il, à l'utilisation de deux armes. C'est le terme qu'il a utilisé, "arme". "Quelles armes ?" Je lui ai demandé. Et il a levé les mains comme les lamas lèvent les objets rituels du dorje et de la cloche dans la danse des lamas. L'une est la compassion, a-t-il dit, et l'autre est la compréhension de l'interdépendance radicale de tous les phénomènes. Et vous avez besoin des deux ; l'un ne suffit pas. Vous avez besoin de compassion parce que c'est ce qui vous fournit le carburant, le mode de force pour vous permettre d'être là où vous devez être pour faire ce que vous devez faire. Et ce dont il s'agit, essentiellement, c'est de ne pas avoir peur de la souffrance de votre monde. Et quand vous n'avez pas peur de la souffrance de votre monde, alors rien ne peut vous arrêter. Alors vous pouvez vous ouvrir à elle, avancer, agir.
Mais cette arme ne suffit pas à elle seule. Elle est trop chaude. Elle peut vous épuiser, alors vous avez besoin de l'autre - vous avez besoin de cette sagesse, de cette perspicacité, de l'appartenance mutuelle de tout ce qui est. Tissée comme elle l'est dans la toile de la vie. Avec cette sagesse, vous savez que ce n'est pas une guerre entre les "bons" et les "méchants". Mais que la frontière entre le bien et le mal traverse le paysage de chaque cœur humain. Et nous sommes tellement imbriqués dans la toile de la vie que le plus petit acte, avec des intentions claires, a des répercussions évidentes dans toute cette toile que nous pouvons à peine voir. Mais cette idée d'interconnexion profonde est en soi un peu froide, un peu trop conceptuelle, pour vous soutenir et vous faire bouger, donc vous avez besoin de la chaleur de la compassion.
Et si vous avez regardé les moines tibétains chanter, vous verrez souvent leurs mains faire des mudras en mouvement. Et souvent, ils dansent l'interaction entre cette compassion et la sagesse. Eh bien, c'est la prophétie. Ensemble, ces deux éléments peuvent nous soutenir en tant qu'agents d'un changement sain. Ce sont des dons que nous pouvons revendiquer maintenant pour la guérison de notre monde.